Ses premiers livres…en tissu

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Lorsque Raphaël a eu 4 mois, je me suis dit qu’il était grand temps de commencer à lui présenter des livres. Mon critère était, à l’époque, un livre que je pouvais passer à la machine sans soucis. Je lui ai donc pris les deux livres présentés ci-contre. Si l’un a fait un flop, l’autre a eu toutes les faveurs du bébé.

 

J’ai acheté en premier lieu un très joli livre aux couleurs pastels de chez Gallimard img_6627Jeunesse. L’argument des couleurs douces de l’éditeur était de taille pour la jeune maman que j’étais (et suis toujours); en revanche, il n’a eu aucun effet sur mon bébé. Le flop total. Les péripéties des animaux au cœur de la nature ont laissé le bébé de marbre.

 

 

Un mois plus tard, j’ai vu un super article chez Miss Léo évoquant les livres en tissus de chez Usborne. Me voilà à en choisir un contraire à la charte graphique du premier. Couleurs vives, pas de texte et le summum une page qui crisse. Je vous garantie qu’il a passé une demi-journée à découvrir ce livre (une demi-journée à 5 mois sur un bouquin

c’est plutôt pas mal^^) et qu’il a adoré! Les semaines suivantes, il a continué à lui conserver un vif intérêt; par la suite j’ai inventé une histoire en suivant les images: c’est l’histoire d’un petit panda qui voulait aller dans l’espace. Pour trouver son chemin, il demande de l’aide à ses amis de la forêt…tous lui indiquent les endroits où il doit se rendre étape par étape afin d’atteindre son but.

C’est ainsi que le virus des livres a été transmis à mon fils…

Ps: à la question que peut-être tu te poseras…je lui ai de nouveau proposé le livre pastel, que nenni…rejet ferme et définitif!

 

 

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Un SDL 2018 orienté pour mon 18 mois!

Le salon du livre s’est tenu il y a à peine une semaine. Grâce à la maison d’édition Sharon Kena qui m’a offert une entrée j’ai pu arpenter les allées qui fleuraient bon le papier et l’encre. J’ai néanmoins mal préparé mon salon et suis passée à côté de nombreuses dédicaces et tables rondes…

J’avais pour objectif de dénicher de jolies pépites pour mon 18 mois. J’avoue avoir été déçue, peu de livres étaient proposés dans les rayons « jeunesse » (par jeunesse il faut entendre accessible pour un moins de 2 ans); seul le corner Didier Jeunesse qui malgré sa petite taille a trouvé grâce à mes yeux. Une jeune femme charmante a été de très bons conseils et m’a fait découvrir Chat Caché qui était passé hors de mes radars. Je suis donc repartie avec Chat Caché de la talentueuse Nathalie Tual et La Callas – j’ai lu quelque part que les enfants adorent l’opéra 😉 –

Puis chez Actes Sud, j’ai agrandi sa collection de Lionel avec deux tomes qui nous faisaient défaut. Lionel veut pas prêter et Lionel dit non. Ça tombe bien, cet enfant dit NON sous toutes les coutures et n’aime pas quand d’autres enfants touchent à ses affaires… Cela fera l’objet d’un prochain billet, je l’espère, mais Lionel est un Lion qui enchaîne les bêtises, heureusement la chute est toujours positive!

Un livre puzzle des animaux marins a rejoint le sac. Il connaît désormais très bien les animaux terrestres (plus particulièrement les sauvages et domestiques) il convient donc d’élargir son champ.

Pour le moment, il a ouvert de lui-même ses nouveaux Lionel, nous n’avons pas encore eu l’occasion de découvrir les autres trésors…

Et vous, votre SDL 2018?

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Les orangers de Versailles, BD jeunesse.

Les orangers de Versailles, Anne PIETRI (l’auteur du roman), Nicolas DIGARD (l’auteur de la BD ou celui qui a adapté le roman en BD) et Christine CIRCOSA (la dessinatrice) septembre 2014, BD KIDS- OKAPI, 72 pages, littérature jeunesse.

En trois mots:  Louis XIV, Versailles, senteurs.

les orangers de versaillesLa jeune, jolie et talentueuse Marion rentre au service de Mme de Montespan, la maîtresse de Louis XIV, au cours de l’été 1674. Son père, jardinier du Roi, lui a permis de connaître les plantes, les fleurs et les herbes, tandis que sa défunte mère lui a légué le goût des lettres. L’affection et l’intérêt que semblent lui vouer Mme de Montespan ne sont que des leurres. Les visites de La Voisin, célèbre empoisonneuse, à la favorite de Louis XIV et les mensonges successifs, sur la création de ses parfums notamment, rendent méfiante Marion quant aux desseins de la favorite. Grâce à son nez elle va déjouer le pire.

Non s’en rappeler la série des « Colombes du Roi Soleil » – dont vous trouverez le résumé du tome 1 ici – j’ai découvert par hasard « Les orangers de Versailles » sous forme de BD et me suis dit, la BD terminée, que décidément la littérature jeunesse française regorge de talentueux auteurs qui auraient plu à la jeune lectrice que je fus.

Accessible dès 10 ans, Les orangers de Versailles invitent à la découverte de la cour royale du Roi Soleil, montrent que l’école et l’éducation étaient quelque chose de rare à cette époque, proposent un panel de métiers, amènent à la découverte des herbes et des senteurs -un prélude au Parfum de Suskind?-, et dénouent les pièges. Avec un côté manichéen que l’on pardonne au rythme d’une enquête sympathique, menée par une jeune fille à qui on aimerait ressembler, cette BD ravira bien des lectrices.

Sur le papier épais, les dessins animent avec douceur le texte, et sont légèrement teintés d’une influence manga où le vert, le bleu et le rouge dominent.

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Une belle découverte jeunesse que je recommande!

La trilogie des Orangers de Versailles, en roman: 1. Les Orangers de Versailles, 2.Parfum de meurtre, 3. Pour le cœur du Roi.

Paris Rutabaga

Paris Rutabaga, souvenirs d’enfance 1939-1945, Jean Louis BESSON, octobre 1995, 94 pages, littérature jeunesse.

 

paris rutabagaParis Rutabaga a la saveur de mon enfance, lorsque je plongeais chaque mois dans les « Je bouquine »…De mémoire, c’est grâce à cette revue que j’ai découvert Paris Rutabaga. Je continue ma quête de relecture des livres qui m’ont marquée avec celui-ci. C’est donc du haut de mes 10 ans que j’appris ce qu’était un rutabaga et n’ai jamais souhaité en manger…

Lorsque l’auteur, Jean-Louis BESSON, retrouve des dessins qu’il a fait durant la seconde guerre mondiale alors qu’il était adolescent, il a l’idée de transmettre son vécu aux enfants d’aujourd’hui. Sans violence, il témoigne de cette période tant par un texte simple que des jolis dessins. Parisien, catholique, il nous livre son ressenti quant au début de la guerre jusqu’à la libération de Paris par Charles de Gaulle.

Bien qu’on sente qu’il est dérouté par ce qu’il voit, entend, il a la naïveté et la douceur de l’enfant qui a du mal à saisir la brutalité du monde adulte. Pourtant, il a conscience qu’écouter la TSF le soir doit rester un secret et se demande pourquoi du jour au lendemain le professeur de piano qui portait une étoile jaune ne vient plus donner de cours, filoute avec ses parents sur les tickets de rationnement…

Le texte et les illustrations sont doux et aucune violence ne perce dans ce très bel album qui se prête à l’échange entre parents et enfants sur le sujet de la seconde guerre mondiale.

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The Tale of Peter Rabbit

The tale of Peter Rabbit, F. Warne & Co, 59 pages, littérature anglaise jeunesse.

peter rabbit coverEn trois mots: aventure- enfant- maman

Depuis moins d’un mois,  je suis tata d’une magnifique petite Emma. En attendant les quinze ans de ma nièce pour lui offrir l’incontournable Emma de Jane Austen (c’est trop la classe d’avoir un livre à son prénom !) je ressors quelques classiques de ma bibliothèque afin de me les remémorer pour lui raconter quand elle sera plus âgée…D’ici là, j’aurais bien évidemment oublié, mais je viens de me faire plaisir en ouvrant The tale of Peter Rabbit, livre que je me suis offert lorsque j’étais partie en voyage scolaire à Londres en cinquième, justement avec la maman de la jolie Emma.

Il était une fois, quatre petits lapins… Le plus intrépide d’entre eux s’appelle Peter. tale-of-peter-rabbit1

Un jour leur maman leur propose de sortir dans la forêt pour aller se promener et récupérer de la nourriture. Ils ont quartier libre, c’est à dire qu’ils peuvent aller où bon leur semble, la seule interdiction est d’aller à la ferme de M. Mc Gregor, ignoble personnage qui a réduit leur papa à l’état de tarte salée…Mais Peter, très aventureux, s’introduit dans le potager de M. Mc Gregor car sa jeunesse annihile  le danger qu’il court. L’intrusion de Peter est découverte par l’affreux et méchant fermier; Peter a très peur et cherche à s’échapper alors que Mc Gregor le course…

Ce que j’aime c’est la beauté des dessins de Beatrix Potter qui illustrent à merveille l’univers de l’enfance; le coup de crayon est fin et les couleurs sont très douces. Chaque page illustrée permet à l’enfant qui ne sait pas encore lire de bien visualiser l’histoire, qu’il pourra lire un peu plus tard. Et puis, quelle aventure que l’aventure de Peter! Il risque gros en allant chez le fermier alors que sa maman lui a expliqué pourquoi il ne fallait pas aller là-bas! Le message est fort pour un enfant (il faut écouter maman) et pour les parents (expliquer les choses tout simplement)!

En bref, j’aurais pu me passer de ce billet mais je n’ai pas résisté à l’envie de faire un clin d’oeil à ma belle Emma à travers la douceur de Beatrix Potter.

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                                                                        (3/20)

L’herbe bleue

L’herbe bleue, Anonyme, journal intime d’une jeune droguée, juillet 1986, 214 pages, littérature américaine.

 

herbe2J’ai lu ce livre il y a bien longtemps…seize ans je dirais. Il m’avait marquée; dans la foulée je m’étais offert « Moi, Christiane F, 13 ans, droguée, prostituée » et avis dévoré « Junk » sur les mêmes thèmes. Alors que je ne relis pas les livres, partant du principe que je n’aurais pas assez de ma vie pour tout lire, j’ai décidé de me faire un revival de ceux qui ont bâtis la lectrice que je suis, propulsé par le Challenge Myself.

J’ai lu, ici et là, qu’il ne s’agit pas d’un témoignage autobiographique et que le journal intime écrit est une invention d’une psychologue américaine basé sur ses entretiens avec ses patient(e)s…Peu importe, moi j’y ai cru lorsque j’avais 13 ans et c’est ce que je retiens, parce qu’il sonnait juste. Plus âgée, je constate par moment que le langage utilisé ne ressemble pas forcément à celui d’une adolescente Je pense aussi que ce livre a profondément pénétré mes neurones puisque je n’ai jamais eu envie d’essayer de substances illicites (oui, oui, je jure), certainement pour éviter la descente aux enfers vécue par Alice; ça a du me marquer!

L’herbe bleue retrace la vie -ou la survie- d’une adolescente, mal dans sa peau, qui a pourtant un environnement familial stable: des parents unis, une très bonne complicité avec ses grands parents et des frères et sœurs plus petits. Une famille « classique » en somme pour les années 80. Mais ce qui compte quand on a 13-14 ans c’est la bande de pote, être classer comme populaire au collège et être au top dans les soirées! Or, pour être « in the place » et tenir le choc, Alice droguée à son insu lors d’une partie va devenir accro. Drogue douce puis dure, sexe, fugues, deal, emmerdes, viols, mal être, HP, mais aussi amitié, amour, chagrin, et l’envie de s’en sortir malgré tout vont rythmer l’adolescence de la jeune fille. Elle lutte, se bat tant contre son addiction que sa souffrance d’ado et à la volonté de sortir la tête de l’eau. Elle veut plaire à sa famille qui la soutient envers et contre tout, elle veut que ses parents soit fiers.

On la croit quand elle dit que « c’est fini » parce que on ne la juge pas, elle a un brin de toute adolescente et on se reconnaît dans ses différentes facettes, elle fonctionne aux émotions. Mais Alice doit aussi mener son combat contre les autres, les jeunes drogués, qui la prenne en grippe, certainement parce que elle n’appartient plus à leur trip et met à mal leur business. Or, comment lutter contre un système?

L’herbe bleue est donc l’échappatoire d’Alice, douce euphorie dans laquelle il est bon de se réfugier et qui décuple les sens, mais qui cache la grande difficulté de l’adolescence, quand on veut jouer aux grands alors qu’on est encore qu’un bébé.

Bref, un livre plein d’émotion, roman (si on peut parler d’une fiction) universel qui à mon avis fait parti des livres qu’il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie!

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La promesse d’Hortense, Les colombes du Roi Soleil T4

La promesse d’Hortense , de Anne-Marie Desplat-Duc, Flammarion, 329 pages, littérature jeunesse- Les colombes du Roi Soleil Tome 4.

  • COLOMBES T4Bref rappel des épisodes précédents: 

Dans le tome 1, nous avons fait connaissance avec les pensionnaires de la Maison Royale de Saint Louis autour d’une pièce de théâtre dont les héroïnes principales sont: Louise de Maisonblanche, Isabeau de MarsanneHortense de Kermenet et Charlotte de Lestrange.  

Dans le tome 2, Louise a quitté St Cyr pour divertir la Reine d’Angleterre de sa voix mélodieuse; en parallèle elle a découvert tous les secrets qui entourent sa naissance.

Dans le tome 3, Charlotte a œuvré pour sauver son amoureux des galères: pour cela elle s’est enfuie de St Cyr avec la complicité de la nièce de Mme de Maintenon, Marguerite de Caylus avant de faire un long, très long voyage.

  • Résumé de l’histoire du tome 4 intitulé « La promesse d’Hortense »:

Hortense a bien changé depuis le début des Colombes du roi soleil; en effet, très pieuse et se destinant à entrer dans les ordres, la jeune fille est tombée sous le charme d’un gentilhomme qui n’est qu’autre que Simon de Lestrange, le frère de Charlotte! Cette rencontre a bien évidemment bouleversé le destin de la jeune bretonne, non seulement dans sa façon de penser, mais aussi dans les faits. Rappelez-vous, c’était lors de la représentation d’Esther (tome 1) que les deux tourtereaux se sont découverts: Simon, ancien huguenot converti au catholicisme, avait intégré la cour par l’intermédiaire de M. de Pontchartrain et n’avait pu résister au charme d’Hortense. Bien qu’ils réussissent à communiquer par des « poulets » (c’est le mot utilisé alors pour désigner ce que nous qualifions aujourd’hui de mots doux, billets), transmis via Marguerite de Caylus, la nièce de Mme de Maintenon, ne pas pouvoir être ensemble leur pesait; c’est pourquoi, lors d’une halte à la maison royale de St Cyr, au retour d‘une partie de chasse organisée par le Roi, Simon eut la folle idée d’enlever la belle Hortense! Quel scandale! Un membre de la cour, qui plus est ancien huguenot, a osé enlever une protégée du Roi, une de ses colombes, devant lui! Pour les deux amoureux, commence alors une longue cavale…Traqués par les gardes du Roi, ils décident de retourner en Vivarais, dont est originaire Simon, afin d’avoir la bénédiction de son père pour se marier. Après un périple un peu rocambolesque, ils découvrent un Monsieur de Lestrange mourrant de chagrin de ne pas avoir de nouvelles de sa femme et de son autre fille, la frêle Héloïse…qui ont fui la France pour se réfugier en Suisse refusant de se convertir à la religion du Roi. Simon et sa dulcinée promettent à Monsieur de Lestrange de mener leur enquête et de retrouver leur trace. Malheureusement,  il faut passer la frontière et Simon est arrêté. Seule, Hortense porteuse de la mission Lestrange va faire preuve d’audace et de courage pour réunir à nouveau la famille et sauver Simon des galères.

  • Mes impressions:  La promesse d’Hortense est double: non seulement elle a promit à son amie Isabeau, restée à St Cyr, de ne pas l’abandonner, mais elle promet aussi à M. de Lestrange de retrouver sa femme et son aînée. La première promesse ne sera pas tenue par la force des choses, mais elle mènera à bien sa seconde mission malgré toutes les difficultés qui surgiront. De la petite fille timide et rangée du premier tome soumise au giron de St Cyr, Hortense se révèle en tant que jeune femme qui doit prendre des décisions et qui réussit plutôt bien ses missions! Il y a, dans les aventures des Colombes, toujours de jolies rencontres qui suscitent entraides et confiance et bien sûr des messages distillés. Par exemple, dans ce tome, l’auteur invite à s’interroger sur les différences de religion (protestants versus catholiques) et appelle à la tolérance. De plus, amitié, solidarité et amour sont au rendez-vous et il est grandement appréciable de se plonger le temps d’une lecture dans cet havre de paix.

Charlotte, La Rebelle Les colombes du Roi Soleil T3

Charlotte, la rebelle , de Anne-Marie Desplat-Duc, Flammarion, 281 pages, littérature jeunesse- Les colombes du Roi Soleil Tome 3.

  • colombes T3Bref rappel des épisodes précédents: 

Dans le tome 1, nous avons fait connaissance avec les pensionnaires de la Maison Royale de Saint Louis autour d’une pièce de théâtre dont les héroïnes principales sont: Louise de Maisonblanche, Isabeau de MarsanneHortense de Kermenet et Charlotte de Lestrange.  

Dans le tome 2, Louise a quitté St Cyr pour divertir la Reine d’Angleterre de sa voix mélodieuse; en parallèle elle a découvert tous les secrets qui entourent sa naissance.

  • Résumé de l’histoire du tome 3 intitulé « Charlotte La Rebelle:

Cette fois-ci nous allons suivre l’intrépide Charlotte qui a toute mon admiration tant elle est courageuse et est fidèle à ses engagements! Charlotte de Lestrange, originaire du Vivarais, a connu la « chasse » aux calvinistes suite à la réforme de l’édit de Nantes par Louis XIV en 1685. En effet, sa famille était de confession protestante bien qu’ayant servi le Roi de France, catholique, depuis deux générations. Son père, éleveur de vers à soie, pensait que cette condition les protégeraient lui, son épouse, et leurs enfants -Héloïse dont la santé est fragile, ainsi que Charlotte et Simon- de toutes difficultés d’abjuration.

Malheureusement, il n’en a rien été…Et en preuve de leur nouvelle foi en l’église catholique de Rome, le Roi exige que ces familles nouvellement converties, offrent leur fille aînée à un couvent. Charlotte, pour protéger sa soeur à la santé fragile, s’est sacrifiée d’elle même afin de satisfaire à l’exigence royale, mais aussi afin d’échapper au vieux Charles de Bourdelle, marquis de Réaumont, qui souhaite l’épouser. Car non seulement la perspective de devenir la femme de cet immonde personnage la repousse, mais elle s’est promise à son cousin François, qu’elle aime en secret. Les couvents étant complets, le marquis de Réaumont lui trouve une place à la maison royale de St Cyr pour parfaire son éducation et lui promet qu’à sa sortie de l’école, à ses 20 ans, il sera là pour lui passer la bague au doigt.

Charlotte, restée huguenote dans son coeur, vit mal son enfermement à St Cyr, et avec la complicité de Marguerite de Caylus, nièce de Mme de Maintenon, qu’elle a rencontrée lors de la pièce de théâtre Esther (voir tome 1), s’évade de l’école pour aller goûter aux joies de Versailles, retrouver son amoureux, et avoir des nouvelles de sa famille. Sauf que de mauvaises nouvelles dont elle ne soupçonnait pas l’existence viennent l’anéantir… Sa mère et sa soeur, Héloïse, ont disparu et François est en prison, condamné à partir aux galères à moyen terme. Les fêtes de Versailles lui paraissent alors bien futiles face à cette série de douches froides! En revanche, grâce à la rencontre de deux gentilshommes, Messieurs Coustou, sculpteur du Roi, et De Forbin, chevalier de métier, elle va échafauder, seule, une sorte de plan pour trouver les fonds nécessaires qui lui permettront de payer la liberté de François, et enquêter sur la disparition de sa mère et sa soeur. Armée de courage et d’une volonté de fer, une aventure hors du commun l’attend…

  • Mes impressions:  Ce tome 3 est placé sous l’exotisme, l’aventure, la découverte d’un nouveau continent, mais aussi la tolérance, l’amitié et l’amour! Beaucoup plus léger à mon sens que le tome 2, j’ai suivi l’épopée de Charlotte avec entrain, qui est une jeune fille qui n’a pas froid aux yeux et va au bout de ses convictions! Il faut redire aussi qu’elle et Isabeau sont mes personnages favoris, donc déjà sous le charme, je suis plus sensible à son histoire…Je ne peux pas en dire plus, sous peine de révéler l’intrigue que je vous invite à découvrir ou faire découvrir aux enfants de votre entourage. Plus terre à terre, j’ai intégré la trame de l’auteur dans la construction de cette série « Les Colombes du Roi Soleil » mais qui n’interfère en rien dans le plaisir de cette lecture! Eh oui, n’oublions pas qu’il s’agit d’un livre jeunesse. Je vais conclure ce billet avec un extrait du livre (page 227) qui donne le ton de la série et qui fait passer, l’air de rien, un message primordial aux plus jeunes: « Dans la vie, il faut savoir ce que l’on veut et aller jusqu’au bout, bousculer les obstacles afin de se dire que l’on a tout tenté et ne pas avoir de regrets. » Réponse d’un ami à Charlotte qui est confrontée, une fois de plus à prendre une décision pouvant être lourde de conséquence.

A suivre, La promesse d’Hortense, tome 4.

Le secret de Louise, Les colombes du Roi Soleil T2

Le secret de Louise, de Anne-Marie Desplat-Duc, Flammarion, 252 pages, littérature jeunesse- Les colombes du Roi Soleil Tome 2.

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  • Bref rappel du tome 1: les comédiennes de Monsieur Racine Dans l’épisode précédent, dont vous trouverez tous les détails ici, nous avons fait connaissance avec les pensionnaires de la Maison Royale de Saint Louis, à Saint-Cyr, près du Château de Versailles où vit le Roi Soleil, Louis XIV. Nous avons suivi principalement les aventures de quatre adolescentes: Louise de Maisonblanche, Isabeau de MarsanneHortense de Kermenet et Charlotte de Lestrange.  
  • Résumé de l’histoire du tome 2 intitulé Le secret de Louise:

Comme son titre l’indique, ce tome est consacré à la douce Louise dont le point fort est sa voix mélodieuse! Grâce à son talent, Louise a été repérée par la Reine d’Angleterre en exil Marie de Modène, épouse du Roi Jacques II (Jacques Stuart). Sa majesté la convie, par l’intermédiaire de Mme de Maintenon, responsable de la maison royale de St Louis, à la rejoindre en qualité de demoiselle d’honneur, en son château de St Germain. C’est donc pour Louise une nouvelle vie d’artiste qui commence, car non seulement elle va pouvoir librement chanter mais aussi s’améliorer grâce à de grands professeurs notamment Messieurs  John Abell et François Couperin. De plus, elle disposera d’un violon afin d’exceller dans les arts. Tirée vers le haut grâce à sa bienfaitrice la Reine, elle se produira lors de nombreux concerts et spectacles. Hors des murs de St Louis, c’est aussi une vie en quête d’identité qui l’animera par ailleurs. En effet, le « secret » de Louise a été levé lors du tome 1 quant au nom de son père. Mais, quid de sa mère? Ainsi, Louise épaulée de sa nouvelle amie Elise de Langeron, elle aussi au service de la Reine d’Angleterre, va enquêter et remuer ciel et terre pour obtenir des réponses! Louise dépassera toutes les difficultés auxquelles elle sera confrontée grâce à sa ténacité et son humilité: complots, sorcellerie, amitiés naissantes, voyages dans le tout Paris, courage…et la rencontre du beau chevalier de Prez l’aideront dans sa quête de la vérité pour laquelle elle obtiendra gain de cause!

  • Mes impressions:  J’ai beaucoup aimé une fois de plus ce roman jeunesse! Bien qu’il soit moins captivant que le premier tome, il m’a tenu en haleine et me pousse à lire le tome 3 « Charlotte la rebelle ». Je l’ai trouvé moins intéressant (attention tout est relatif) tout d’abord parce que Louise, malgré son secret et tout l’intérêt qu’il génère, était assez effacée dans le tome 1 et que j’ai préféré Charlotte et Isabeau; bref, n’étant pas mon personnage préféré, il est normal qu’elle m’attire moins. En revanche, j’ai appris à la connaître et à l’apprécier et il aurait été dommage de ne pas la découvrir. Par ailleurs, l’intrigue est moins légère que la pièce de théâtre car elle traite de l’identité de la jeune femme: recherches, difficultés en tout genre, secrets gardés, construction de Louise la femme adulte qui s’avère extrêmement courageuse lorsqu’il s’agit d’obtenir justice. Mais il n’empêche que ce roman est plein de fraîcheur et d’énergie positive et que tout fini bien, parce que il s’agit d’un roman jeunesse ne l’oublions pas, et qu’il y a un côté « histoire de princesse » que j’adore!  Du point de vue de la construction de l’intrigue, j’ai grandement apprécié que l’auteur nous rappelle l’histoire de Louise qui nous avait été dévoilée lors du tome 1, en l’agrémentant de détails ne pouvant être connus que d’elle: cela permet au lecteur de se réapproprier l’histoire avant d’enchaîner sur l’intrigue principale où sentiments et émotions sont au rendez-vous. Les dernières pages du dénouement ont été mon passage préféré et me laisse supposer que nous retrouverons Louise ultérieurement. En attendant, je n’ai qu’une envie, me plonger dans l’aventure de l’intrépide Charlotte…

Les comédiennes de Monsieur Racine, Les colombes du Roi Soleil T1

Les comédiennes de Monsieur Racine, de Anne-Marie Desplat-Duc, Flammarion, 201 pages, littérature jeunesse- Les colombes du Roi Soleil Tome 1.

les colombes T1Nous sommes à la fin de l’année 1689 au coeur de la Maison Royale de Saint Louis, à Saint-Cyr, près du Château de Versailles où vit le Roi Soleil, Louis XIV. Cette Maison Royale a la particularité de recueillir et d’éduquer exclusivement des jeunes filles nobles de 7 à 20 ans, issues de familles soient ruinées pour cause de contribution royale, soient de familles huguenotes qu’il convient de convertir au catholicisme, seule religion permise par le Roi. Mme de Maintenon, entourée d’une équipe pédagogique, s’assure du bon fonctionnement de l’établissement, pour que les « colombes du Roi » s’instruisent et prient afin de devenir de parfaites dames. C’est ainsi que nous faisons connaissance avec 4 adolescentes de la classe des jaunes, couleur qui indique que l’âge des demoiselles est de 15-16 ans, aux caractères bien différents mais complémentaires:

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Avec de gauche à droite:

La belle Louise de Maisonblanche aux longs cheveux blonds a une voix magnifique lorsqu’elle chante et émeut tout le monde, surtout le Roi. Orpheline, elle est à St Louis un peu isolée et attire la curiosité des pensionnaires car le Roi lui montre un certain intérêt. Comment se fait-il que le Roi s’intéresse à elle, plutôt qu’à une autre, parmi les 250 filles de St Louis? Le « mystère Louise » sera levé à la fin de ce premier tome.

Isabeau de Marsanne, la brune souriante, est l’âme bienveillante de ce groupe. Très obéissante, sa douceur et son calme lui permettent d’apprendre la langue française aux plus jeunes qui parlent patois, et qui lui rappellent sa bien-aimée petite soeur, Victoire. Elle se destine vers l’enseignement mais, comme toutes les jeunes filles, elle rêve secrètement de connaître l’amour comme ses amies… Je me suis identifiée à Isabeau, ce qui est très rigolo, car plus jeune, j’étais un peu comme elle.

Hortense de Kermenet, la jolie rousse, originaire de Bretagne est sans aucun doute, la plus pieuse et timide du groupe; d’ailleurs on lit souvent « la prude Hortense ». Elle trouve beaucoup de réconfort dans le calme et la prière, et alors qu’elle envisageait de rejoindre les ordres, un évènement tant inattendu que bouleversant pour elle, va peut être modifier ses plans initiaux…

Charlotte de Lestrange, la brune ténébreuse, est la rebelle par excellence. Se sentant prisonnière de l’école, elle fait semblant de se convertir au catholicisme car elle demeure huguenote dans son coeur, et rêve de liberté, de théâtre, de belles robes et de brillants bijoux et surtout de rejoindre son amoureux, François, son cousin, pour l’épouser. Elle a un grand frère qui s’appelle Simon. Par son courage, elle suscite l’admiration de ses camarades – et la mienne par la même occasion- et ambitionne de connaître les joies des fêtes qui se tiennent à Versailles. Je suppose que nous connaîtrons son éventuelle excursion au Château, en cachette des surveillantes de St Louis, dans le tome qui lui sera consacré.

Pour divertir le Roi, le célèbre dramaturge Monsieur Racine a écrit une pièce de théâtre à consonance religieuse sur Esther. Il va y avoir la sélection des comédiennes, puis celles des chanteuses, où bien sûr nous retrouvons nos protagonistes mais aussi Marguerite de Caylus, la nièce de Mme de Maintenon, qui a un rôle dans la pièce. Enfin, les représentations seront données, devant le Roi, le Dauphin, Mme de Maintenon et sa cour. C’est donc l’occasion pour nos jeunes comédiennes d’être en contact avec la société…

Sauf que les jeunes colombes doivent rester pures et en aucun cas être dévergondées par les jeunes et moins jeunes de la Cour de sa majesté; l’équipe pédagogique veille à ce qu’il n’y ait aucun échange entre les comédiennes et les spectateurs…Il n’en demeure pas moins vrai que ce projet de théâtre est extrêmement grisant et que les filles en sont toutes excitées; d’autant plus que Marguerite de Caylus se plaît à leur raconter les histoires de la Cour, qui attisent curiosité et envie!

Mes impressions: Ayant moyennement accrochée avec le premier tome d’Enola Holmes, je pensais avoir: – soit perdu mon âme d’enfant, – soit être passée à côté de quelque chose, – soit que la littérature jeunesse ne s’adressait plus à moi qui avais d’autres envies…Mais que nenni! Un premier billet chez George avait attiré mon attention, et un second billet chez Shelbylee m’ont convaincue de retenter l’expérience Littérature Jeunesse avec Les colombes du roi soleil. Prudente, j’ai même emprunté le livre à la bibliothèque! Mais quel délice, quelle fraîcheur! Il est question de toutes les préoccupations de jeunes filles: de garçons et d’amour, de l’école, d’amitié et des règles que l’on transgresse comme bavarder la nuit avec les copines, de rêves et d’avenir « quand je serai grande je serai… », d’activités extra-scolaire comme ici le théâtre…Et en plus, on est dans une période historique très riche. Le vocabulaire « de l’époque » (page 41: on déjeunait le matin, on dînait vers 11h, on soupait vers 18h et on faisait la médianoche vers minuit après le spectacle) et les notes historiques (je pense aux quarts de noblesse) nous font voyager quelques siècles en arrière; je n’ai pas vérifié les points historiques par manque de temps mais je sais que l’auteur attache une importance à la qualité de ses informations.

Bref, découvert grâce à la blogosphère, la série des « Colombes du Roi Soleil » est une valeur sûre; à mettre entre les mains de toutes les petites filles dès 7 ans. Il s’agit ici de mon deuxième coup de coeur de cette année 2013!

  • Pour les aficionados et/ou les aventurières du XVII* siècle, ci-joint des liens pour rêver:

Site internet de Flammarion dédié aux Colombes du Roi Soleil

Site internet de l’auteur, Anne-Marie Desplat-Duc

A titre informatif: le tome 1 est sorti en 2005 et le tome 12, sauf erreur de ma part, est sorti le 6 mars dernier.